Graveur, peintre, dessinateur, colleur, mais avant tout artiste. Etre artiste, ce n’est pas seulement être bon, ni même excellent dans l’une des disciplines qui viennent d’être citées. Antonio Buondelmonte, c’est vrai, excelle. Mais il fait plus. Ce n’est pas un de ces techniciens de l’art, un de ces barbouilleurs sans génie surfant sur la vague, portés par la mode. Non, lui, il travaille pour autre chose. C’est un chercheur. Certains, comme Théodore Monod, mènent toute leur vie la quête de l’étoile. Lui, c’était dans le désert. Antonio, c’est en suivant son chemin de créateur. Un artiste, c’est quelqu’un qui n’est pas content, qui veut toujours aller voir plus loin, aller voir derrière, ce qui se passe. Les tableaux de ce calendrier, par exemple, sont des recto verso. Si vous voulez les exposer, il vous faut choisir de quel côté, et revenir du verso au recto, du pile au face, sans savoir où est le pile et le face, et pour peu que ce soit une série, combiner, recombiner, décombiner… Un artiste, c’est un triturateur de réel, un trimardeur du rêve, un tripoteur de l’exploration… Il est tout cela, Antonio, et bon ami, aussi, pour ceux qui acceptent de le suivre, de découvrir après lui, avec lui, par lui les planètes nouvelles, les mondes à venir, sans pour autant s’en faire accroire. Il est tout cela, dans son atelier installé - je vous le donne en mille - dans une ancienne chocolaterie… Tellement que cela donne envie de le voir en magicien, Tony…

Pierre Gévart

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