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Une petite maison bleue quand Montreuil-sur-Mer s’allume, et puis quand Montreuil-sur-Mer s’embrume… Pas étonnant que le romancier consacré par la Pléiade et traduit en une trentaine de langues s’y sente bien : elle résiste à la grisaille, son locataire croit encore aux fables et aux étoiles. À l’insaisissable réalité il oppose son sourire de toutes les couleurs. Il a jeté le trousseau de clefs !

 

Originaire du bassin minier, Jean-Marc Edouard n’a pas oublié le drôle de gars un peu louche qui venait frapper à la porte de ses parents apporter des toiles que son frère avait soi-disant commandées, près de Marles-les-Mines. Elles étaient encore fraîches et, plus que leur sujet, c’est cette odeur du travail pas sec qui l’enchantait. Ensuite, à Paris, au contact d’initiés, le jeune homme comprit peu à peu ce que Picasso ou Miró pouvaient représenter. Représenter au sens fort ! Et puis Lindström, Christoforou, Alechinsky, Dautremont…

 

Au fil des années, après tours et détours, celui qui signe Edouard a construit son propre monde. Situé aux frontières de l’art brut, de l’art primitif ou de l’art des enfants (dans le sillage du mouvement Cobra), son travail tourne le dos au désenchantement. Cure de jouvence dont le romancier et essayiste d’origine tchèque, discrètement familier de nos côtes, apprécie la fantaisie poétique, à la fois grave et allègre : «  Je garde un inoubliable souvenir de tes tableaux installés il y a quelques années dans l’église de Montreuil, de leur humour subtil et doux. Je te souhaite grande réussite.  » Ami fidèle, Jean-Marc Edouard sait que le tout prochain livre du très secret Kundera s’appellera «  la Fête de l’Insignifiance  ». Tout un programme !

 

Bruno Vouters

 

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