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Deprez à peu près

 

Né à Binche en 1966, Olivier Deprez se destine à la bande dessinée et s’inscrit, peu après la chute du mur de Berlin, aux cours de l’Institut Saint-Luc de Bruxelles pour y apprendre le métier. Dans cette école, il fait la rencontre de Thierry Van Hasselt, Vincent Fortemps et Jean-Christophe Long : coreligionnaires avec qui il va tour à tour fonder en 1994 un collectif (Frigoproduction), une revue (Frigobox) et, cinq ans plus tard, une maison d’édition (Fréon).

 

Féru de littératures théoriques et de théories littéraires, il commence à travailler en 1995 à une adaptation en bande dessinée du roman inachevé de Franz Kafka, Le Château.  Après plusieurs faux départs, la métamorphose du dessinateur en graveur lui donne les clefs du Château. Publié en 2003 aux Éditions Frémok (fusion des maisons Fréon et Amok), ce roman xylographique constitue une nouvelle étape dans la gestation plastique et cognitive de la bande dessinée en général et du roman graphique en particulier.

 

Par le choix de sa technique – une gravure sur bois aux accents expressionnistes – et par la libre association de ses séquences – recentrées autour d’infimes entailles d’un texte réduit à quelques répliques –, le Château va désormais faire d’Olivier Deprez un inlassable arpenteur des littératures (xylo)graphiques expérimentales : de BlackBookBlack (avec Miles O Shea, 2008) à Wrek (2017), en passant par le crépusculaire Après la mort, après la vie (avec Adolpho Avril, 2014).

 

Samuel Dégardin

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