Il danse. Le corps derviche entame sa lente circonvolution autour de l’objet convoité, posément, s’arrête puis reprend son trajet mais de nouveau suspend sa course et ainsi de suite. Après quelques rondes à diamètres variables, tantôt proches, tantôt distantes, c’est l’arrêt. Il sait pourquoi.

L’œil alors s’attarde, compose, recompose, décompose, effectuant des mouvements du haut vers le bas, voire de gauche à droite ; l’air de rien, il traque l’insolite

du hasard comme le solide de la diagonale, multiplie les rencontres et autres télescopages, il emmagasine.
Puis c’est l’instant. Le bras se prolonge désormais de l’appareil qu’on dit photographique, quelques pressions qu’accompagnent un léger bruit. La chorégraphie s’achève.

Le photographe et la sculpture reprennent le cours de leur existence. Une œuvre naît alors qu’une autre trouve une nouvelle vie par ce regard singulier jeté sur elle et sur laquelle on pose désormais un nouveau regard, ici et maintenant.

Patrick Descamps