Avant et après l’épreuve du feu, Marie Remmery a imaginé, modelé, préparé, soigné et décoré avec autant de tendresse que de sauvagerie ses étranges « passeurs ». Oui, c’est ce mot qui vient finalement à l’esprit. Même s’ils ne bougent plus d’un millimètre, comme s’ils avaient été saisis par la lave, la cendre ou la foudre.

L’artiste présente aussi une série de têtes entre deux mondes, terreuses et colorées, osseuses et pétrifiées, proches et lointaines. Quand d’autres s’épuisent à manifester leurs doutes et leurs distances, Marie Remmery réveille à mains nues quelque chose de très enfoui dans notre humanité, comme si elle se projetait au delà de ce qu’on appelle la « civilisation » et dont on sait si bien, depuis Valéry, qu’elle est mortelle. A moins de la dépasser.