Jacques Yvart a l’imagination aussi fertile que la terre qu’il aime préparer pour y planter ses pommes de terre, avec l’attention et la ferveur requises. Et, de l’imagination, il en fallait pour nous raconter l’histoire d’Ivan Loubli.

 

Que pouvait-il nous proposer, après L’Huître et les autres nouvelles du recueil paru en 2017 ? Comment mettre la barre au moins aussi haut ? Eh bien, il a choisi de nous conter une histoire, étonnante certes, mais qui demeure cette fois dans le domaine du vraisemblable.

 

Pour autant, le réalisme flirte ici quelque peu avec l’étrange : peut-être, tout simplement, est-ce là l’effet de la poésie russe qui irrigue et illumine le récit.

 

La voix occupe dans ce roman une place prépondérante. Il fallait sans doute en avoir fait, toute sa vie de chanteur durant, le pivot de son activité, de son art, pour avoir envie de la placer au centre d’un roman.

 

La voix d’Ivan Loubli, il me semble qu’elle ressemble à celle de Jacques Yvart : j’en connais le sortilège à travers bien des chansons…

 

On sait bien qu’en lisant un livre, chaque lecteur se l’approprie plus ou moins. Moi, avec Ivan, j’ai fait une promenade automnale, un brin mélancolique, découvrant pas à pas cette histoire, un peu étrange sur les bords, mais tout de même plausible… Allez savoir, c’est peut-être une histoire vraie.

 

Joseph Moalic